Chapitre 3 :
Miwa se réveilla en sursaut par quelque chose qui la secouait. Elle s’essuyait le visage des larmes qui avait coulés avant qu’elle s’endorme. Elle se tourna vers la personne qui l’avait réveillé, c’était l’inconnu qui avait surgit dans sa chambre quelques heures plus tôt.
Elle regardait son réveil qui affichait… deux heures du matin ?!
_ Non mais çà va pas de réveiller les gens à cette heure ; lui répliqua-t-elle en chuchotant.
_ Excuse-moi, mais j’ai été obligé de venir cette nuit car je n’ai pas eu le temps de tout t’expliquer.
Il s’asseyait sur le lit en face de Miwa.
_ J’aimerais que vous me disiez d’abord qui vous êtes ; lui dit Miwa. Et aussi pourquoi vous m’observiez.
_ Eh bien je m’appelle Jasen, pour répondre à ta première question mais pour ce qui est de la deuxième, je ne peux rien te dire de plus.
Puis il ajouta :
_ Par contre s’il te plait j’aimerai que tu ne me vouvoies pas, çà me fait passer pour un vieux chnoc ; dit-t-il avec un sourire.
_ Comme tu veux, déclara-t-elle. Moi c’est…
_ Pas la peine de te présenter, je sais déjà qui tu es, la coupa-t-il.
_ Mais pourquoi, demanda-t-elle intriguée.
Il soupira en se grattant la tête. Il semblait réfléchir à sa réponse. Il annonçait enfin :
_ C’est parce que je suis chargé de te protéger.
Miwa le regardait, ne répondit pas et attendait qu’il continue :
_ Est-ce que tu as déjà entendue parler des chats d’argents ?
Cette question étonnait la jeune fille. En quoi cette légende avait quelque chose à voir avec ce qui c’était passé ?
_ Oui j’en ai entendue parler vaguement il y a longtemps de çà, pourquoi ? lui répondit-elle en fronçant les sourcils.
_ Parce que c’en était un, dit Jasen.
Son étonnement augmenta à cette réponse, mais pas tant que çà, elle s’en doutait un peut mais elle était persuadée qu’elle se trompait. Après tout il avait la principale caractéristique des chats d’argents, c’est-à-dire la fourrure entièrement noire.
Elle comprenait mieux à présent pourquoi le jeune homme lui avait demandé de le remercier lorsqu’il lui a apporté le collier.
_ Je pense que a compris pas mal de choses, n’est-ce-pas ? demanda-t-il.
Elle lui répondit d’un signe de tête.
_ Est-ce que tu pourrais me montrer le collier qu’il t’a apporté ?
La jeune fille se levait et se dirigeait vers son bureau suivi du jeune homme. Elle ouvrit la boîte à bijoux qui s’y trouvait. Elle se sentit mal en la voyant. C’était un cadeau qu’Owen lui avait offert pour son anniversaire il y a quelques années. Elle évita de pleurer devant Jasen même si il était derrière elle. Elle donna au jeune homme l’objet qu’il avait demandé.
Il le prit et le tourna dans tous les sens, examinant chaque détails de l’objet s’éclairant par la lumière de la lune.
La jeune fille le regardait faire en silence. Elle profitait de ce moment pour mieux voir de quoi il avait l’air. Le clair de lune faisait ressortir ses yeux, elle était comme absorbée par leur profondeur. Elle aurait pue rester ainsi pendant longtemps, elle sentait étrangement à l’aise à cet instant. Pourtant elle le connaissait à peine.
Elle revint alors à la réalité lorsqu’il se mit à lui parler :
_ C’est bien ce que je pensais.
_ Comment çà ? lui demanda-t-elle.
_ Ben en fait je crois qu’il t’a choisi comme maitre.
_ A quoi tu vois çà ?
_ Tu as bien regardé le pendentif ? Il est en argent.
_ Donc c’est pour prouver que c’est moi qu’il a choisi qu’il me l’a offert ?
_ Pas exactement, la principale raison de ce présent est que tu l’as sauvé, et c’est ce qui lui a permit de te choisir.
_ Je vois, dit-elle regardant le sol. Mais comment tu sais que je l’ai aidé ?
Il lui lança un regard comme si elle avait dit quelque chose choquant. Lorsqu’elle croisa son regard avec le sien, elle eue la même sensation que quelques minutes auparavant. Comme si il n’y avait plus rien autour d’elle. Puis il lui adressa la parole, mettant fin à sa rêverie :
_ Je t’ai pourtant déjà dit que je t’observe toi et ta famille depuis un bout de temps.
_ Tient justement à ce sujet, j’aimerais que tu m’explique mieux.
_ Très bien, dit-il en s’asseyant sur le lit.
Elle se mit à côté de lui maintenant prête à entendre n’importe quoi. Elle se demandait ce qu’il allait lui dire cette fois.
_ Il y avait une chance sur trois pour que le Chat choisisse soit toi ou un de tes frères. Mais je ne sais pas pour qu’elle raison.
_ Dans ce cas si tu ne sais pas pourquoi, comment tu as su que serait l’un de nous trois ? demanda Miwa.
_ Pour le moment çà je ne peux pas te le dire, je suis désolé.
Il se levait et allait vers la fenêtre.
_ Attends-toi demain à revoir Silver. C’est le nom qu’on lui donne, il t’apportera sûrement autre chose comme le dit la légende.
_ Mais je suppose qu’un simple merci comme aujourd’hui ne suffira pas, comment je suis censée le remercier ?
_ Bonne question. Ça c’est toi qui vois, répondit Jasen. Tu peux lui donner un autre objet en veillant à ce que çà ne soit pas un qu’il t’a donné, comme le collier par exemple. Il risquerait de très mal le prendre et vaudrait mieux éviter que çà n’arrive.
Puis il ajouta :
_ Sinon tu peux aussi lui donner à manger, il apprécie beaucoup ce genre de cadeau.
_ OK, merci de tes conseils Jasen, dit Miwa avec un sourire.
Il le lui rendit et ouvrit la fenêtre avant de partir. Elle courra vite devant la fenêtre pour voir où il allait mais il n’y pas âme qui vive dehors. Elle se dirigea alors vers la cuisine chercher quelque chose pour Silver avant que quelqu’un ne se lève. Elle remonta ensuite se coucher. Espérant que le lendemain Owen lui adresse de nouveau la parole.
Le lendemain sur le chemin du lycée, l’ambiance était pesante pour Miwa. Son frère ne lui avait pas dit un seul mot, il ne l’avait même pas regardé une seule fois.
Elle se demandait vraiment ce qu’elle devait faire, lui dire ou pas. La jeune fille se rendit compte qu’elle ne l’avait même pas demandé à Jasen.
« Mais à quoi tu penses Miwa ! Tu n’as pas à demander çà à lui » pensait-elle.
Mais peut être que çà mettrait en danger de le lui dire.
« Pourquoi çà serait dangereux, ce n’est qu’un chat »
Elle se disait çà, mais elle savait qu’il y avait une part de vérité. Elle décida de lui en parler la prochaine fois.
Arrivé dans la salle de classe Miwa salua Emmy et Fujitaka avant d’aller à sa place. Le professeur commençait son cours dès que tous les élèves étaient arrivés. Les heures passèrent sans que les jumeaux ne communiquent de quelques manières que ce soit. Même le midi à la cantine. Emmy et Fujitaka étaient gêné de cette ambiance et faisait de leur mieux pour détendre l’atmosphère sans trop de succès. Ils décidèrent alors de savoir ce qu’il n’allait pas entre eux, Emmy prit donc Owen à part et Fujitaka alla retourna dans la salle de cours avec Miwa.
_ Vous vous êtes disputés, vous n’avez rien dit depuis que vous êtes arrivés ce matin.
_ Excuse-moi Fujitaka mais je n’ai pas trop envie d’en parler, répondit la jeune fille.
_ OK, c’est pas grave, dit-il. N’oublie pas qu’Emmy et moi sommes là si tu as besoin de quoi que ce soit.
_ Oui merci.
La dernière phrase qu’il avait dite l’avait beaucoup touché, surtout dans l’état où elle était en ce moment. Elle fit de son mieux pour ne pas craquer mais c’était trop pour elle.
_ Eh Miwa ! S’exclama Fujitaka en se levant pour se mettre à coté d’elle la prenant par les épaules. Ne me dit pas que tu vas bien, je vois bien que c’est faux.
Le professeur avait remarqué depuis son bureau le comportement de la jeune fille et se dirigeait vers eux. Le jeune homme l’avait vu s’approcher et lui demanda :
_ Est-ce qu’elle peut sortir prendre l’air s’il vous plait ?
_ Mais bien sûr vas-y Miwa.
Elle sortit alors dans la cour pour souffler un grand coup. Elle passa en trombe devant Emmy et son frère sans les regarder. Voyant dans l’état dans lequel était sa sœur, Owen s’apprêtait à sortir la rejoindre mais le professeur lui dit :
_ Monsieur Rokshock allez à votre place, le cours va commencer.
_ Mais je dois absolument aller voir ma sœur s’il vous plait !
Le professeur soupira et lui fit signe qu’il pouvait y aller. Il sortit en vitesse dans la cour et cherchait sa sœur des yeux. Il la trouvait assise par terre contre un mur, dans un coin de la cour la tête dans ses bras, sanglotant. Il s’approchait doucement d’elle et s’agenouilla à ses côtés.
_ Miwa, commença-t-il.
Il ne savait pas quoi lui dire, il s’était comporté comme un gros idiot avec elle. Il n’avait pas pensé une seule seconde qu’elle se mettrait dans un état pareil. Elle se calma un peut en le sentant à côté d’elle. Elle releva sa tête couverte de larmes qu’elle essuyait avec sa manche.
_ Miwa, je suis désolé. Je me suis conduit de manière stupide envers toi, dit-il enfin.
C’était la phrase qu’elle voulait entendre. Owen la pris dans ses bras, et la jeune fille éclata de nouveau en sanglots.
_ Non, c’est moi qui le suis, avoua-t-elle.
Ils restèrent encore un moment ainsi le temps que Miwa se détende. Puis ils s’écartèrent.
_ Tu ne veux toujours pas me dire ce qu’il s’est passé hier ? lui demanda-t-il.
Elle le regardait un moment avant de répondre en baissant les yeux.
_ Je suis désolé, mais je ne peux pas.
_ Ne t’en fais pas, j’attendrais que tu veuilles bien m’en parler, déclara le jeune homme en l’embrassant sur le front.
_ On devrait retourner en cours maintenant, dit-elle.
Ils retournèrent donc en classe. Miwa se sentait beaucoup mieux maintenant qu’Owen voulais bien de nouveau lui parler. La journée se termina mieux que ce qu’elle avait commencé.
Miwa était à présent dans sa chambre. Elle allait voir l’assiette qu’elle avait laissée près de la fenêtre pour Silver. La nourriture n’y était plus et à la place il y avait un petit sac en cuir. Lorsqu’elle l’ouvrit, il était rempli d’or ;
_ Mais comment c’est possible, dit-elle surprise.
Owen était assit dans le salon et regardait la télé. Will s’était assit à côté de lui.
_ Pour quelle raison vous vous êtes disputé cette fois ? lui demanda-t-il.
_ Comment çà ?
_ Hier soir vous ne vous êtes pas dit un mot, et généralement c’est le résultat d’une dispute.
Owen réfléchit un instant avant de répondre :
_ Ben en fait, commença-t-il. Je sens que Miwa nous cache des choses. J’en suis sûr, mais je ne sais pas de quel genre et çà m’inquiète.
_ Qu’est-ce qu’il te fait dire çà ? l’interrogea son frère.
_ J’ai eu une drôle d’impression pendant que maman et moi sommes partis en courses hier. Et quand on est rentré, elle se comportait de façon étrange et quand je lui ai demandé ce qu’elle avait, elle ne m’a même pas répondu.
_ Bah t’inquiètes pas mon p’tit Owen. Les femmes sont toujours pleines de secrets, lui dit Will en lui tapant l’épaule.
Il se leva et monta dans sa chambre. Un homme s’y trouvait déjà. Ils semblaient se connaitre car l’homme dit à Will :
_ Çà faisait longtemps Will. Tu sais pourquoi je suis là ?
_ Oui, répondit-il. C’est Miwa n’est-ce pas ?
_ En effet.
Will s’asseyait sur le lit en soupirant.
_ Pourquoi elle ? demanda-t-il sur un ton las.
_ Les circonstances on fait que c’est elle qu’il a choisi.
_ Ça m’inquiète, Owen se doute de quelque chose.
_ Je dirais à Miwa de ne rien lui dire.
_ Merci Jasen.
Il soupira une nouvelle fois.
_ Tu t’en veux encore ? dit-elle en s’asseyant à ses côtés sans pour autant le regarder. Tu sais pourtant que ce n’est pas de ta faute. Tu te fais plus de mal qu’autre chose.
_ Mais j’aurais du faire quelque chose ! dit-il en se levant.
_ Et tu peux me dire en quoi çà aurait changé les choses ? Tu avais seulement quatre ans !
_ Tu dis çà mais tu n’a même pas idée à quel point çà à été difficile pour moi toutes ces années sans pouvoir rien leur dire ! A chaque fois qu’ils me posaient la question que se soit Owen, Miwa ou même ma mère, je ne savais pas quoi leur répondre. Alors je leur disais que je n’en savais puis ils passaient à autre chose, mais moi, il ne passe pas un seul jour sans que je repense à ce qui c’est passé.
_ Il faudra bien pourtant qu’ils le sachent un jour ou l’autre.
_ Non je ne veux pas qu’ils le sachent, ils vont m’en vouloir.
_ Mais plus tu attendras, plus çà sera dur.
Un silence suivit cette phrase, puis Jasen reprit :
_ Tu veux que je me charge d’en parler à Miwa pour toi ?
_ Non, c’est à moi de le faire.
_ Très bien, répondit le jeune homme. Dans ce cas tu devrais le faire au plus vite elle se pose beaucoup de questions.
C’était à ces mots qu’il partit. Will se rasseyait sur le lit en se couvrant le visage de ses mains. Après une dizaine de minutes, il se décida enfin à aller voir sa sœur.